De l’importance des structures parascolaires

Nadja Birbaumer, membre fondatrice de la Pirouette, structure parascolaire privée à Neuchâtel

Dis maman, c’est le Serpentin qui vient me chercher à l’école aujourd’hui ?

Cette question, à priori innocente, de ma fille, quatre ans, qui vient d’effectuer sa première rentrée scolaire déclenche dans mon esprit un flot d’interrogations : mes filles vont-elles se rappeler que c’est la structure parascolaire, le Serpentin, qui va les chercher à midi ? Est-ce que j’ai glissé les affaires de gym dans le sac de mon fils, signé son cahier de vie, préparé un mot d’excuse pour le rendez-vous chez l’ophtalmologue…zut, j’ai oublié de prévenir mon mari que ma séance était déplacée en fin de journée, impossible d’aller chercher les enfants…

Nous avons de la chance, beaucoup de chance: mon mari et moi travaillons les deux à temps partiel avec des horaires flexibles, nous habitons à cinq minutes à pieds de l’école et nos enfants sont pris en charge deux jours par semaine par une structure parascolaire communale.

A une époque où être parents requièrent des compétences de manager pour jongler entre travail et organisation familiale, les structures parascolaires jouent un rôle non négligeable dans la gestion d’un quotidien pas toujours évident à maîtriser. Dans le canton de Neuchâtel, ces structures-relais, soumises à un cadre légal cantonal, complètent la journée d’école en proposant un repas et diverses activités créatrices, ludiques, sportives ou artistiques. Elles permettent ainsi aux parents de concilier vie professionnelle et familiale et font partie intégrante d’un moment de vie de certaines familles, du début de la scolarité jusqu’à 12 ans. Les enfants y retrouvent certains camarades de classe et des enfants du quartier, chaque structure desservant en Ville de Neuchâtel un collège en particulier. Lieu de rencontre et parfois de bref échange avec d’autres parents au moment d’aller rechercher les enfants, elles  renforcent ainsi, à l’instar de l’école, le lien social et favorisent l’identification à un quartier.

Cependant, dans un contexte urbain impliquant forte densité démographique et zones constructibles limitées, il n’est pas aisé de répondre à la demande croissante des parents. La mise sur pieds de tables de midi réservées aux élèves plus âgés et localisées dans les collèges a permis non seulement d’accueillir plus d’enfants, mais également de rapprocher, même si de manière tenue, le parascolaire du scolaire.

S’il est difficile de prédire avec certitude le développement de la prise en charge extrafamiliale, force est de constater que la société évolue et les modèles familiaux changent. L’importance d’assurer une prise en charge extrascolaire pour pouvoir permettre aux femmes d’accéder au marché du travail et pas uniquement par le biais d’un temps partiel est indéniable. Ne devrions-nous toutefois pas prendre le problème par l’autre bout et faire pression afin de donner la possibilité aux hommes de travailler à temps partiel ?

Au fait, chéri, tu te rappelles que ta   « journée papa » est mercredi au lieu de jeudi, la semaine prochaine…..

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